Révélation…
Le domaine mathématique
Chez les mathématiciens, On apprécie une équation lorsqu‘elle est « élégante », qu’on y trouve une dimension esthétique, de la beauté.
S’agissant de l’invention dans le domaine mathématique, Jacques Hadamard(1865-1963),
grand mathématicien français, ami d’Henri Poincaré, et auteur d’un « Essai sur la psychologie de l’invention dans le domaine mathématique »,
distingue trois étapes dans ce processus :
- Le travail pleinement conscient
- L’illumination précédée par une incubation
- Le processus tout à fait spécial de la première nuit d’insomnie
Il soutient deux préceptes :
- Que l’invention est un choix
- Que ce choix est gouverné de façon impérative par le sens de la beauté scientifique
L’illumination photographique
Je ne suis ni mathématicien, ni physicien, mais je suis convaincu que les mécanismes de la création humaine sont reliés.
Ainsi, notre travail photographique correspond bien aux trois phases décrites par J.Hadamard, et à ses deux préceptes relatifs à l’invention, le choix , et l’importance de notre sens de la beauté.
Nos inventions photographiques sont bien le fruit des trois étapes qu’il évoque.
Dans le domaine de la photographie, nous les appelons « instant décisif », « editing » et « post-traitement ».
Elles mènent bien aux composantes de ce que nous vivons comme la création photographique, gouvernée de façon impérative par notre sens de la beauté, notre inconscient.
Ce sont bien ces étapes et ces préceptes que j’adopterai pour parler d’élégance dans la photographie, dans la découverte de la photographie que nous considérons comme « réussie »,
dans ce qui constitue « l’illumination photographique », ce qui répond à notre aspiration à la beauté, celle dont nous avons le sens
C’est également ainsi que nous pourrions interpréter « l’instant décisif » d’Henri Cartier-Bresson.
Ainsi, c’est notre sens de la beauté qui nous conduit à élaborer ces photos au crible d’un parcours variable dont on trouve justement la constante dans les trois étapes décrites par notre mathématicien :
- travail conscient
- illumination et incubation
- première nuit d’insomnie, ou dans notre démarche plus modeste, premiers instants de doute.
La prise de vue est donc aussi bien l’instant décisif que l’instant magique qui va engendrer, réveiller notre sens de la beauté dans un processus d’incubation et d’illumination.
Il s’agit bien de notre inconscient qui nous porte à découvrir notre sens de la beauté dans l’élégance de la photo que nous admettons comme « réussie ».
À bientôt.
Bernard.